Du Honduras au Nicaragua...
Tout commença par une idée formidable ; entrer au Nicaragua en traversant la Moskitia et le département de Gracias a Dios, qui n'est qu'une vaste étendue quasi inhabitée de rivières et forêts ; (merci beaucoup R.), tout de suite envie et motivation étaient là. Il aura fallu quelques heures de recherches de renseignements quant à sa réalisabilité (oui j'invente j'invente). Discussions avec les gens, lecture de livre, navigation sur internet etc.
Je suis maintenant à la veille du départ, il est temps de réorganiser le sac à dos car ce qui m'attend ne devrait pas tellement (en fait pas de tout) ressembler à ce que j'ai pu voir les derniers jours sur Utila (vous vous souvenez, cette île qui fait partie des îles de la baie).
...
Le sac est bouclé depuis hier, il est 4h du matin, je me lève pour prendre la direction de la gare routière qui se trouve un peu en périphérie de la ville, je prends donc un taxi pour m'y rendre puisqu'il fait encore nuit. (Je m'étais renseigné sur l'horaire du départ du bus, 4h30).
Arrivé à la gare, un seul bus attend, celui qui va à Tocoa, ça tombe bien c'est celui que je prends, sauf que il ne partira finalement pas à 4h30 mais à 5h. Ce n'est pas bien grave.
J'attends, puis on attend, oui oui je ne suis déjà plus seul. Je viens de rencontrer J. qui prend la même direction que moi. Originaire de Cocobila il vit maintenant au Texas et viens visiter la famille pour quelques jours.
Il est 5h le bus part, puis commence le manège habituel : arrêt (ou presque) le temps de laisser monter les passagers qui attendent au bord de la route. Pause au dernier "terminal" avant de prendre la route pour Tocoa. 5h45 nous partons enfin. Sauf que après quelques minutes, le bus est appelé à faire demi tour car l'express qui est censé suivre est en panne. Il faut donc le remplacer, et annuler celui là.
Nous faisons demi-tour, d'un omnibus matinal on se retrouve dans un express moins matinal qui quitte la ville à 6h15... Eh oui ça fait déjà plus de 2h que je suis réveillé et je suis toujours à La Ceiba.
L'express n'est pas si express que ça et nous arrivons à Tocoa à 8h15.
Il est temps de se mettre à la recherche du pick-up qui nous conduira à Batalla, notre prochaine étape. Après quelques discussions, nous grimpons avec nos sacs comme on peut à l'arrière de celui qui nous a été indiqué.
Quelques centaines de mètres plus tard, nous nous arrêtons, pour charger du ciment et en profiter pour réorganiser les sacs et le chargement avant d'entamer un voyage d'environ 4h (prévues initialement). Oui oui 4h à l'arrière d'un pick-up, nous sommes 8 à parter le voyage extérieur, car la cabine est également pleine de monde.
Petite pause pour manger un peu et faire un break, ça fait maintenant 2h que l'on roule dans la poussière.
Nous repartons pour arriver une heure plus tard sur la plage, oui oui la plage, il y a bien une raison pour laquelle nous ne voyageons pas en bus.
La mer est haute, petite vérification suivie de la confirmation par l'arrivée d'un autre pick-up qui nous devance, on peut bien passer pour continuer notre route.
La dernière heure sera donc entre terre et mer. Parfois plus dans la mer, parfois plus sur la plage...
Nous arrivons à Batalla 1h plus tard comme prévu, il est maintenant 12h45, nous attendons pour
prendre une lancha (ou un canopi, ou une barca). Un ami de J. est censé venir nous chercher. Il arrive
et nous attendons encore une personne, qui finalement de viendra pas. Nous avons attendu 3h (pour pas
grand chose) mais ce n'est pas bien grave, on discute avec le monde.
Petite anecdote, les deux touristes (qui étaient dans le bus avec nous ce matin depuis La Ceiba) sont arrivés 2h après nous à Batalla mais en sont reparti avant nous en bateau. Ils voyagent avec une agence pour visiter quelques jours la Moskitia.
Deuxième petite anecdote, j'avais déjà croisé Sj. (un des deux touristes)
à Flores au Guatemala. Peut-être nous recroiserons nous au Nicaragua ! affaire à suivre...
Il nous faudra près de 2h pour rejoindre Cocobila à bord de cette petite embarcation,
parfois sur une rivière, parfois un fleuve, et finalement la Laguna de Ibans. Soleil et pluie
se sont mêlés à vagues qui parfois s'invitaient à bord, merci le sac
étanche. Par contre il faudra essorer T-shirt et pantalon. Sans oublier qu'il fallait pousser
et débarquer quand il n'y avait pas assez de fond pour utiliser le petit moteur de quelques
chevaux installé à l'arrière.